• Bluebird, de Tristan Koëgel

    Bluebird

    Tristan Koëgel

     

    Titre en VO : Bluebird

    Année de la première publication (en France) : 2015

    Nombre de pages : 315

    Editeur : Didier jeunesse

    Site de l’éditeur : http://www.didier-jeunesse.com/

    ISBN : 978-2-278-08160-8 (format papier)

    Site de l’auteur : non trouvé.

    Ma note : 9/10

    Publique conseillé : peut se lire à tout âge, tant qu'on n'est pas effrayé pour les quelques 300 pages. Avec un petit plus pour ceux qui aiment le blues...

    Quatrième de couverture :

    Minnie est la fille d'un musicien qui chante le blues sur les routes du Mississippi. Elwyn est le fils d'un Irlandais, le contremaître d'une plantation. Quand ces deux là se rencontrent, ils tombent amoureux. Mais dans l'Amérique des années 1940, en pleine ségrégation, qui oserait croire que leur histoire est possible ?

     

    Le destin incroyable d'une jeune chanteuse de blues, la vie de toute une plantation qui bascule, un souffle romanesque prodigieux.

     

    Mon avis :

    Il s'agit de l'histoire de Minnie, et d'Elwyn. Mais plus qu'une histoire d'amour, c'est l'histoire de leur rencontre, et de leur chemin respectif pour se retrouver. Chemin à travers l’Amérique de l'époque, dans le blues, et dans la ségrégation.

    Minnie, cette petite fille d'un chanteur, spontanée, vive, avec une force de caractère. Elle vit une vie nomade avec son père, d'un endroit à l'autre dans les états du Sud. Et le hasard les fait atterrir dans une plantation de coton pour quelques jours. Et ce qui aurait pu être une étape comme une autre sera un tournant. D'abord, par la rencontre d'Elwyn, petit Irlandais, avec son violon, blondinet, « fils de », mal vu par les autres. Et pourtant, un lien va se crée, un lien fragile, distant, mais bien présent.

    Et ce passage sera aussi un tournant, car il finira par la séparation. Séparation pour Minnie, de cet Elwyn, et aussi séparation de son père. Je tarais les événements qui ont menés à cette séparation, c'est à découvrir lors de la lecture, mais ça conduira Minnie loin, dans le Nord, à Chicago, seule. Et la suite du récit, ça sera d'un coté celui de la plantation, des événements qui s'y passent, d'Elwyn, qui est présent pour ces moments, et qui rêve de retrouver sa Minnie. Et de l'autre coté, de Minnie, de sa vie à Chicago, et du hasard qui la mènera à réaliser son rêve.

     

    On a affaire à des personnages qui m'ont touchée, Minnie m'a prise et m'a emmené de force avec elle, avec sa façon d'être, spontanée, de dire ce qu'elle pense. Elwyn, plus discret, m'a donné envie de l'accompagner, d'être à ses cotés pour le soutenir.

    Et les personnage secondaire m'ont aussi fait chavirer.

    Papy, le vieux qui se prend pour un jeune, pour lequel j'ai eut énormément de tendresse.

    Kate, un ouragan pétillant, m'a fait rire, et m'a donné envie d’être entraîner dans son sillage.

    Curtis, c'est une certaine compassion qu'il m'a inspiré.

    Silas, un homme mauvais, odieux, je l'ai détesté. Et pourtant, il a son lot de surprise...

    Et Nashoba, déraciné, et si fort à mes yeux, m'a provoqué à la fois e l'admiration et de la peine.

    Bref, un certain nombre de personnages, qui ne laissent pas indifférent, qui nous font plonger dans le récit.

     

    Voilà pour l'histoire en elle même. Elle prend place dans les années quarante, dans l'Amérique ségrégationniste. J'ai d'ailleurs hésité à classer ce roman dans la section historique. Mais ce fond n'est pas le plus important de l'histoire. Il prend sa place, il est important, mais ce n'est pas central. Je n'ai rien appris que je ne connaissais pas d'un point de vue historique, mais l'avantage, c'est qu'un jeune public, avec des notions vagues sur cette période, peut parfaitement lire le livre et le comprendre. Par exemple, le KKK apparaît à un moment, puisque c'est quelque chose qui prend de la place à cette période, mais sans jamais être cité réellement, jamais le sigle du KKK n'est écrit. Et pourtant, on comprend très bien.

    Le fond historique est présent, donne le contexte, mais pas trop, et ce qui est nécessaire est bien expliqué. Sans prise de tête, mais utile à l'histoire, et agréablement utilisé dans la lecture.

     

    Dans cette histoire, il y a aussi le coté très présent de la musique. Et ce fut pour moi une découverte du blues de cette période. J'aime beaucoup la musique, j'écoute de tout quand j'en ai l'occasion. Mais ce blues dans ce livre, je n'avais encore pas eut l'occasion de réellement le découvrir. Et j'ai apprécié. La musique est un fond au récit, très important, très bien amené, très agréable, et qui m'a permis une découverte que j'ai grandement apprécié.

    D'ailleurs, à la fin du livre, il y a un lien avec une playlist de toutes les musiques citées dans le livre, je vous le mets, ça vaut le coup : http://bit.ly/Bluebird-playlist

     

    L'écriture alterne les points de vue. Et le style change légèrement d'un personnage à l'autre, selon la personnalité de chacun, surtout selon sa façon d'appréhender ce qui lui arrive. J'ai été prise dans l'histoire, dans ce que ces personnages vivent. La plume de l'auteur m'a vraiment transportée sur les berges du Mississipi, ou à Chicago, proche des personnages. J'ai eut le sentiment d'accompagner ces personnages, de me perdre avec eux dans leurs péripéties, dans leur histoire.

     

    Et enfin, les voyages, les aventures, les péripéties. Ce que vivent les personnages, ce qui leur arrive, cette suite d'événements qui conduits les personnages d'un moment à un autre. Bien menés, bien décrites. Fluides. Agréables à lire.

     

    En bref, un quasi coup de cœur pour moi. J'ai dévoré le livre n même pas une journée. La fin est un peu prévisible, du moins en partie, mais n'en reste pas moins agréable à lire, et avec sa touche de magie qui m'a beaucoup touchée.

     

    Extrait : (choix : Parce que j'aime cette nuance, entre noir et blanc, mais pas gris pour autant.)

    « On refusait de voir les choses en noir et blanc comme c'était le cas dans les petites villes et les villages coupés en deux qu'on traversait, avec des magasins pour les Noirs et d'autres pour les Blancs, pareil pour les trottoirs, pareil pour les toilettes. Nous, on voyait les choses en bleu, et voir la vie en bleu, c'est la voir telle qu'elle est, toute entière. »

     

    (choix : et un deuxième, parce que ça m'a touché, cette innocence, qui permet de voir la vie en bleue.)

    « Sous un arbre, allongés l'un contre l'autre, Elwyn et la jeune fille à l'harmonica étaient endormis. Ils se tenaient la main. Ils n'avaient pas de masques, eux, et cette mascarade, ils ne la jouaient pas. N'importe qui pouvait les trouver là. J'ai pleuré, à nouveau, pas devant l'horreur cette fois, mais devant l'innocence de ces enfants. »

     

    On adore : Tout. Le contexte, l'histoire, les personnages, l'écriture. Tout.

    On regrette : Rien, strictement rien.

    Jiji


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