• Jérôme Noirez, interview

    Voilà les réponses de Jérôme Noirez à nos questions ! Merci encore à lui de nous avoir répondu !

      

    1)     D’où vous vient l’envie d’écrire ? Comment avez-vous commencé ?

    Je suppose qu'elle vient d'un désir de conserver, consigner, assembler mes rêves. Ce que

    la mémoire peine à faire. Et j'ai commencé avec un stylo et des feuilles à petits carreaux, en bout d'enfance, quand le rêve et la réalité se sont dissociés cruellement.

     

    2)     Votre livre préféré ?

    Il n'existe pas.

     

     3)     Votre façon d’écrire. Plutôt clavier et ordi ou encre et papier ? Avec un plan bien défini ou une trame légère qui laisse place aux imprévues ? Perfectionniste ou non ? Un peu, beaucoup, trop ?

    J'écris au clavier. Je suis vaguement un plan, un synopsis qui fait rarement plus de deux pages. L'imprévu est souhaité. Et il est toujours de la partie. Perfectionniste. Aucun art n'échappe au perfectionnisme. Même dans l'improvisation, il faut être perfectionniste. À un moment, seulement, on s'en détache, sans quoi il n'y aurait jamais de terme au travail.

     

     4)     Votre relation avec vos personnages ? Je suis empathique à l'extrême avec mes personnages. Mais seulement le temps de l'écriture. Ils ne m'accompagnent pas dans la vie comme des fantômes.

     

     5)     Et avec vos livres ?

     Mes livres en temps qu'objets édités ? Ça me laisse froid. Ce n'est que de la cellulose, de la colle et de l'encre. Mes exemplaires d'auteur ne trônent pas dans ma bibliothèque. Ils sont stockés dans mon garage. Je ne vis l'écriture qu'au présent. Seul le livre présent m'intéresse.

     

    6)     Trois mots qui définissent « écrire ». (+ explications, si vous le souhaitez)

     Dépouiller. Éluder. Illusionner.

     

    7)     Même question avec « lire ».

    Enthousiasme. Ennui. Corné (je corne les coins en guise de marque-page).

     

    8)     Ça vous fait quoi de rencontrer vos lecteurs ?

    Ça me met généralement mal à l'aise. D'être l'auteur face au lecteur. D'être un statut face à un autre statut. Je n'aime pas trop parler de mes livres. En vieillissant, j'écoute de plus en plus et parle de moins en moins. Je suis par conséquent un être obsolète. Le pire est le lecteur potentiel qui me demande : « Dites-moi quelque chose qui pourrait me donner envie de lire l'un de vos livres. » C'est au-dessus de mes forces.

     

    9)     Vos sources d’inspirations ? Plutôt films et livres ou réalité ? Un mix des deux ? Autre chose ?

    Il n'y a qu'une source d'inspiration : le cerveau. Tout ce qui passe par lui acquiert le statut de source d'inspiration, sans discrimination.

     

    10) Le problème de la page blanche, petits déboires et grandes impressions. 

    Je n'ai rien à dire sur le sujet. Je ne sais pas ce que c'est, la page blanche, à part une manière de justifier la paresse.

     

    11) Avez-vous déjà écrit à quatre mains ? Tenté d’essayer/recommencer ? Pourquoi ?

    Oui, j'ai écrit avec Fabrice Colin. A priori, c'est quelque chose que j'aime bien faire, qui renvoie à la pratique musicale collective. Il faut trouver la bonne personne, le bon moment, et le concept qui justifie une écriture à plusieurs.

     

    12) Avez vous quelques mots que vous souhaitez faire passer ? Un petit message ?

    Jamais de message. Ni dans mes livres ni ailleurs.

     

    13) Et enfin, (j’espère ici une réponse spontanée, sans réflexion aucune) pourquoi aimez-vous écrire ?

    Parce que c'est ce que je sais faire de mieux. Parce que j'ai toujours préféré construire que détruire. Parce que si l'autre a le droit à toute ma sympathie et ma compassion, je le préfère quand même à distance. Parce que, enfin, ma chienne est heureuse d'avoir un maître qui travaille à la maison.

     

     


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