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#PLIB2021 : David Bry répond à mes questions
PODCAST : https://youtu.be/mfwtlWnsRJ8
David Bry est l'un des cinq finalistes du PLIB2021 qui a écrit le roman "La Princesse au visage de nuit" que j'ai beaucoup aimé. Merci à lui d'avoir répondu à mes questions !
1. D’où vous vient l’envie d’écrire ? Comment avez-vous commencé ?
L’envie d’écrire m’est venue de mon grand amour de la lecture. J’ai toujours lu, lu, lu, dès que j’ai appris je n’ai pas arrêté. Et, très vite, je me suis pris à imaginer ce qu’auraient pu être toutes ces histoires avec des fins différentes, avec des actions ou des réactions différentes des personnages. Je me plongeais aussi dans les univers, je m’y voyais !
C’est comme ça que j’ai commencé à rêver, imaginer. Puis à écrire, ce qui est venu tout naturellement, très jeune, comme une prolongation de tout ce que je lisais et inventais.
2. Comment construisez-vous vos personnages ?
Je pars souvent d’un archétype un peu grossier qui doit servir l’histoire que je veux raconter. Est-ce une histoire triste, une histoire d’amour, d’amitié, de batailles ; une histoire qui prend place de nos jours, dans un passé inventé, un futur ? Je brosse ensuite en fonction quelques traits de mes personnages principaux : il ou elle sera poète, jeune adulte un peu paumé, seigneur d’un royaume médiéval ou pilote de vaisseau. Puis ensuite, j’inverse tout, pour que l’histoire serve les personnages ! J’étoffe, dans le monde que j’ai imaginé, l’histoire de mes héros, j’ajoute des couches aux archétypes qui les définissent, je complexifie, essaie de rendre « réel » ce personnage qui prend peu à peu forme avec des superpositions que j’ajoute : une enfance, des rêves, des peurs, en lien avec l’univers dans lequel il ou elle évolue. Les personnages deviennent ainsi les protagonistes, les porte-paroles et la raison d’être de mes histoires.
Ce lien entre l’histoire et les personnages est fondamental. Une bonne histoire se construit avec et autour de bons personnages. Sans eux, elle n’est rien.
3. Quelles sont vos sources d’inspirations pour écrire « La Princesse au visage de nuit » ?
Comme tous mes romans, les sources sont multiples. Des souvenirs d’enfant, d’adulte, de moi, d’autres, des romans que j’ai pu lire, ce que je vois du monde, aussi. Je suis papa de deux petits garçons. La maltraitance infantile est quelque chose que je ne comprends pas (ce qui est sans doute bon signe !). Je connais la colère, la rage, la peur, l’amour, la peine, toutes ces choses-là. Pas cette destruction, cette absence d’empathie, qui m’interroge forcément.
La princesse au visage de nuit est à la croisée de tout cela.
4. Votre moment préféré pour écrire ?
La nuit, sans hésiter. Quand la maison est endormie. C’est un moment magique, la nuit, où on se retrouve seul, où le monde se réduit à là où il y a de la lumière, où tout le reste disparaît. Ça concentre toute l’attention sur l’écran, sur l’histoire. Plus rien n’existe. C’est fascinant.
5. Quelles relations entretenez-vous avec vos personnages ?
Plus j’avance dans l’écriture, plus j’écris, plus je les aime. Les courageux comme les pleutres, ceux qui vivent et ceux qui meurent, les « principaux » comme les « secondaires », sans qui l’histoire n’est rien. Chaque histoire est comme une scène de théâtre que je construis pour eux tous. J’ai beaucoup d’amour pour eux, oui. Aussi étrange que cela puisse paraître.
6. Avez-vous déjà écrit un livre avec un autre auteur ? Aimeriez-vous essayer ?
Pas encore, mais c’est en projet avec une autrice de talent que j’aime beaucoup.
7. Avez-vous des projets d’écriture en ce moment ?
J’en ai toujours :). Je continue d’écrire ma série jeunesse des Héritiers de Brisaine pour Nathan (9-12 ans), vais bientôt entamer les corrections d’un roman de fantasy que j’ai adoré écrire — une histoire d’amour et de batailles —, et devrais bientôt me lancer dans mon premier space opera ! Bref, j’ai la cervelle en ébullition et les doigts cramés. Mais j’aime ça.
8. Quel est votre endroit préféré pour écrire ?
Je peux écrire un peu n’importe où, dans un train, une chambre d’hôtel, mais j’ai une préférence pour mon bureau, chez moi, une petite véranda en bord de rivière, entourée d’arbres. C’est un endroit incroyablement apaisant. J’y lis, écoute de la musique, rêve. Et écris.
9. Quelles sont vos passions ?
La vie :). Écrire. Lire. Et écouter de la musique.
10. Votre signe astrologique ?
Le meilleur : sagittaire !
11. Si vous étiez une capitale mondiale, quelle serait-elle ?
Celle d’un pays du nord, Stockholm ou Reijavik.
12. Votre plat préféré ?
Les coquilles Saint-Jacques. Et le hachis parmentier !
13. Si vous étiez un animal, lequel seriez-vous ?
Un ours, sans doute.
14. Etes-vous plutôt plat salé ou sucré ?
J’aime tout. Je suis gourmand. J’adore manger, et j’adore les moments des repas, le partage autour de ce qu’on a cuisiné, les discussions, les rires. Et le bon vin !
15. Thé ou café ?
Les deux ! Beaucoup de thé pour commencer la journée. Beaucoup de café pour la poursuivre. Avec deux enfants, une vie de famille, des amis, des romans à écrire, un boulot à côté, il en faut !
16. Que préférez-vous écrire ? Les personnages ? Les lieux ?
Je crois que j’aurais du mal à choisir. J’adore les lieux. J’adore décrire les ambiances, la lumière, ce qu’on y entend, ce qu’on y ressent. Je l’ai déjà dit, mais pour moi c’est vraiment comme une scène de théâtre, aussi importante. C’est un personnage à part entière. Les personnages « réels » sont quant à eux plus complexes, et c’est là tout leur intérêt. Imaginer leurs réactions, leurs passions, leurs souffrances, travailler les méandres des sentiments, des ressentiments, les ressorts de chacun, c’est un travail compliqué, mais que j’adore.
17. Comment avez-vous connu le PLIB ? Comment vous êtes-vous senti quand vous avez été finaliste ?
La première fois que j’en ai entendu parler, c’était sur Facebook je crois, lors de la première édition. J’ai été impressionné par le nombre de jurés, l’effervescence et l’énergie autour de ce prix. Ça ne s’est pas démenti au fil des années :). C’est — et je le dis très sincèrement — un travail et une organisation de dingue, et encore je n’en vois qu’un petit bout.
Être parmi les finalistes, franchement, je ne m’y attendais pas. Parce que La princesse au visage de nuit est une histoire dure, parce que la concurrence est rude aussi (et c’est très bien !). Quand j’ai su que La princesse était retenue, j’ai été très fier, oui. Très fier pour cette histoire qui me tient à cœur, très fier aussi évidemment que mon travail (sur les personnages justement, mais aussi les lieux, les histoires) porte un peu ses fruits. On écrit pour partager une histoire, un moment. Quand cela touche les autres, c’est fantastique.
18. La Princesse est-elle une légende ou non ?
Ah ! Grande question. Je l’ai laissée ouverte dans le roman. Je vais la laisser ouverte ici aussi, chacun apportera sa propre réponse. La princesse existe-t-elle vraiment ? Que s’est-il passé dans cette grotte, est-ce un rêve, une hallucination, l’apparition d’un fantôme ? On a tous nos sensibilités, nos manières de traiter et de comprendre les histoires, nos histoires. Certains y verront un symbole, d’autres la réalité. J’aime beaucoup cette idée-là, que chacun s’approprie l’histoire et lui donne le sens qu’il ou elle souhaite.
19. « La Princesse au visage de nuit » est-il votre premier roman publié ?
C’est mon neuvième :). Mais mon premier roman fantastique, alors que j’ai écrit jusque là principalement de la fantasy. Je retournerai très certainement au fantastique prochainement. Travailler le monde « réel » et y ajouter « l’irréel », il y a un côté fascinant que je découvre, et que j’ai encore envie d‘explorer.
20. Comment construisez-vous vos univers ?
Je vais faire une réponse un peu facile, mais pourtant très vraie : ils viennent à moi. Ce sont les ambiances qui arrivent en premier, des sentiments assez diffus, des images. Tout s’agrège et se construit ensuite autour de ça, un peu comme une spirale qui s’étend, une boule de neige qui grossit. Petit à petit, le monde grandit. Contrairement aux auteurs bâtisseurs d’univers, je ne vais jamais très loin, je me réduis à cette idée de scène de théâtre. Je n’ai pas besoin de tout savoir sur mon monde, j’ai juste besoin de maîtriser l’endroit, la scène où va se dérouler l’histoire. Je veux que ça soit beau, crédible. Et ensuite, j’y pose mes personnages.
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Tags : j’ai, histoire, personnage, c’est, l’histoire, plib2021, david bry, interview, finaliste
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