• Gilles Legardinnier, interview

    Voici les réponse de Gilles Legardinnier. Merci beaucoup à lui de ses réponses. Bonne lecture !

     

    1)       D’où te vient l’envie d’écrire ? Comment as tu commencé ?

    Ecrire, c’est comme tomber amoureux. On ne le calcule pas. ça te tombe dessus et ça te dépasse. Si tu te dis que tu vas écrire, ce n’est déjà plus la même démarche. J’ai cette envie d’aller vers les autres pour les emmener. J’aime ça. L’écriture est simplement le moyen le plus intime de le faire. J’ai toujours écrit mais pendant longtemps, je n’ai pas imaginé que ça puisse intéresser du monde…

     

    2)       Ton livre préféré ?

    Question impossible ! Il y en a tant que j’aime… « Le Comte de Monte-Cristo »  a été une révélation pour moi, j’avais dix ans. Dumas offre une épopée humaine, du souffle, des rebondissements. C’est un authentique conteur. C’est pour ces auteurs-là que j’ai le plus de respect.

     

    3)       Ta façon d’écrire. Plutôt clavier et ordi ou encre et papier ? Avec un plan bien défini ou une trame légère qui laisse place aux imprévues ? Perfectionniste ou non ? Un peu, beaucoup, trop ?

    Ordinateur, pour avoir la vision la plus aboutie du texte. A mon sens, le côté romantique du papier est préjudiciable à la qualité finale. Je réserve cela pour la correspondance privée. Je pars en écriture avec une idée précise de l’intrigue mais je laisse toujours la porte ouverte aux émotions. Je dois ressentir moi-même ce que j’espère voir le lecteur éprouver. Je suis aussi pénible que possible avec moi-même pour offrir ce que je peux de mieux. C’est ma nature.

     

    4)       Ta relation avec tes personnages ?

    Au début, je les invente mais très vite, ils prennent leur cohérence et je ne deviens que le témoin de leurs aventures. J’ai le sentiment de les connaître.

     

    5)       Et avec tes livres ?

    Pour moi ce sont des ponts vers les autres, des places publiques où je partage ce que je pense avoir de mieux à offrir. On rigole, mais j’y mets le plus profond de ce que je suis.

     

    6)       Trois mots qui définissent « écrire ». (+ explications, si tu le souhaites)

    Ecrire n’est qu’un moyen. Pas une finalité. Mon but, c’est atteindre le cerveau ou mieux encore, le cœur de l’autre.

     

    7)       Même question avec « lire ».

    Exactement la même réponse qu’à la précédente !

     

    8)       Ça te fait quoi de rencontrer tes lecteurs ?

    Chaud au cœur, d’abord ! C’est un plaisir. J’ai la chance d’avoir des lecteurs qui me ressemblent. J’ai l’impression de les connaître. J’adore ça. Je me fiche d’avoir des fans, mais j’aime les vraies rencontres et c’est le cadeau qu’ils me font.

     

    9)       Tes sources d’inspirations ? Plutôt films et livres ou réalité ? Un mix des deux ? Autre chose ?

    Je ne suis pas capable de définir mes influences. Elles sont surtout dans la vie, les gens. Je suis curieux, je me nourris de tout et j’infuse…

     

    10)   Le problème de la page blanche, petits déboires et grandes impressions. (Sujet de rédaction du jour.)

    Si quelqu’un ne sait pas quoi écrire, s’il ne se jette pas sur sa page, alors qu’il change de métier. On ne se force pas à aimer, quand on commence à se poser des questions, c’est déjà foutu. Si un jour ça m’arrive, je passe à autre chose. On n’est pas là pour faire payer ses doutes aux gens qui nous font vivre.

     

    11)   As-tu déjà écrit à quatre mains ? Tenté d’essayer/recommencer ? Pourquoi ?

    J’ai écrit avec ma femme, Pascale, et on avait beaucoup rigolé. Mais c’est quand même une activité solitaire. Plus que l’idée de le faire, ce sont les gens avec qui le faire qu’il faut trouver. On verra, mais je m’assume bien tout seul !

     

    12)   J’ai perçu une nette évolution entre Demain j’arrête ! et Et soudain tout change. L’as-tu vu aussi ? Comment t’en es tu rendu compte ?

    Les deux sont des histoires que j’ai portées longtemps, comme chacun de mes livres. Je ne suis pas capable de dire si j’ai évolué. C’est toi qui me diras quelle évolution tu as détectée ! Ce que je suis ne m’intéresse pas, l’essentiel, c’est ce que je peux faire.

     

    13)   Je n’ai pas encore eu l’occasion de les lire, mais je sais que les livres précédents tes comédies étaient d’un autre genre, d’abord jeunesse, puis thriller. Pourquoi ces changements de directions ?

    Il n’y a pas de changement ou de stratégie. On ne s’habille pas tous les jours pareil, on ne mange pas la même chose à chaque repas. Pourquoi devrait-on écrire toujours la même chose ? Je me méfie des restos qui n’ont qu’une seule recette. Je cuisine avec du frais, du bio, suivant l’envie !

     

    14)   Pourquoi les chats ? Ça m’intrigue. Surtout qu’ils ont des places très différentes dans les deux livres que j’ai lu, dans l’un envahisseur de la planète (D’ailleurs, d’où sort cette idée ? Et si on ajoute l’histoire du bonnet péruvien, le mystère s’épaissit…), dans l’autre, plus « témoin » de l’évolution du personnage. J’imagine que tu dois bien aimer nos fiers amis félins. De plus, comme ils apparaissent sur tes couvertures, c’est d’autant plus intriguant.

    La place des chats dans mes romans s’explique par le fait qu’ils sont sans aucun doute les seules créatures à nous observer de façon aussi intime tout en gardant une autonomie de jugement et d’action. Sur les couvertures, tout s’explique parce que j’ai voulu le chat de « Demain j’arrête ! » car il a du sens, et que j’espérais faire sourire même ceux qui n’achèteraient pas le livre. Il m’a porté chance et j’en ai fait une marque de fabrique temporaire.

     

    15)   Demain j’arrête ! est l’homonyme d’une chanson de Charlotte Marin. Le savais tu ? Si oui, pourquoi le même titre ? Un hasard ou une volonté ? Si non, ta réaction en écoutant la chanson ? (Soit dit en passant, si tu as le temps, j’imagine très bien Julie se préparer à un rendez-vous avec Ric sur 20h30 de la même chanteuse…)

    Je suis désolé, je ne connais pas cette artiste. Pour moi, « Demain j’arrête ! » est d’abord une expression universelle qui évoque ces promesses que l’on se fait et que l’on ne tient pas ! C’est tellement humain !

     

    16)   Je vais te demander encore deux petites choses… D’abord, si tu as quelques mots que tu souhaites faire passer ? Un petit message ?

    Je ne suis pas un auteur à message. Je suis un homme qui croit en la vie et en ses congénères. C’est un puissant générateur d’émotions !

     

    17)   Et enfin, (j’espère ici une réponse spontanée, sans réflexion aucune) pourquoi aimes-tu écrire ?

    Je n’ai pas le choix. C’est le meilleur moyen dont je sois capable pour être avec mes semblables à travers de vrais sentiments. Qu’est-ce qui peut compter plus dans une vie ?

     

     


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