• Death Note, de Tsugumi Ohba (sénario) et Takeshi Obata (dessin)

     Death Note

    (12 tomes + 1)

    Tsugumi Ohba (sénario) et Takeshi Obata (dessin)

    Death Note, de Tsugumi Ohba (sénario) et Takeshi Obata (dessin)

    Oui, je sais, ce n'est pas une couverture, ce sont seulement les tranches de tous les livres de la série... Mais c'est pensé que c'était mieux que vous mettre les couvertures de tous les bouquins, ça aurait fait beaucoup d'images d'un coup ^^'

    Titre en VO : death note

    Année de la première publication (en France) : entre 2007 et 2009

    Editeur : Kana, collection dark

    Site de l’éditeur : http://www.kana.fr/mangas/?tab=collection&collection=dark-kana

    Site de l’auteur : non trouvé

    Ma note : 9/10

    Publique conseillé : public averti, assez psychologique, ne pas avoir peur d'aborder des thèmes pas joyeux et des questions éthiques.

    Quatrième de couverture :

    Light Yagami ramasse un étrange carnet oublié dans la cour de son lycée. Selon les instructions du carnet, la personne dont le nom est écrit dans les pages du Death Note mourra dans les 40 secondes !! Quelques jours plus tard, Light fait la connaissance de l’ancien propriétaire du carnet : Ryûk, un dieu de la mort ! Poussé par l’ennui, il a fait entrer le carnet sur terre. Ryûk découvre alors que Light a déjà commencé à remplir son carnet…

     

    Mon avis :

    Pour cette fois, je chronique une série complète.

    Je fais ce choix de faire tous les tomes d'un coup, car un seul tome de ce manga, je trouve que c'est trop léger pour une chronique. Et puis, ça me permets aussi d'aborder de façon plus global le fond de l'histoire.

     

    Bon, déjà, l'histoire.

    Un carnet « tombé du ciel ». Ou plutôt laissé tomber par un dieu de la mort, de façon volontaire, le dieu en question s'ennuyait et voulait voir ce que ça donnerait.

    En effet, c'est un carnet particulier. Il s'agit d'un death note. (Soit un cahier de la mort, mais c'est moins classe en français. Et puis, même dans le pays d'origine, le Japon, où prend place l'histoire, son nom est bien donné en anglais, c'est volontaire de la part des auteurs.)

    Un death note, c'est un carnet qui permet de donner la mort. C'est-à-dire que si quelqu'un écrit le nom d'une personne dans ce carnet, cette dernière mourra. (La façon de mourir est soumise à quelques règles et peut être modifiée, mais je n'aborderais pas ce point, je vous laisse les découvrir, et ce n'est pas nécessaire pour la chronique.) Autrement dit, une arme redoutablement mortelle.

    Ce carnet, c'est Light Yagami qui l'a trouvé. Ce lycéen a un idéal, il souhaiterai créer un monde sans criminel. Alors, la curiosité étant le propre de l'homme, l'adolescent teste le cahier en y écrivant le nom d'un criminel. Et ça marche. Alors, il entreprend de punir les criminels qui le méritent. Dans le but de créer un monde nouveau, un monde où règne la paix.

    Mais cette vague de mort parmi les pires criminels du monde attire l'attention des autorités. Et un détective privé, qui se fait appelé L et dont l'identité est inconnu de tous, va entrer en confrontation avec Light, que l'opinion publique a surnommé Kira. Une lutte s'engage, c'est au premier qui découvrira qui est l'autre.

     

    Bon, l'histoire, c'est ça. (Enfin, vous vous doutez que sur 12 tomes, il y a plus que ça derrière, mais je vais pas vous spoiler non plus...) Bref, voilà les bases. Pour les personnages, je ne vais pas m'étendre dessus, parce que je peux difficilement le faire sans vous spoiler, et ça m'embêterai. Donc je ne vais pas les détailler.

    Mais ça ne m'empêche pas de dire qu'ils sont creusés, travaillés d'un point de vue psychologique. Qu'on a du mal à ne pas plonger dans l'histoire, et ses cotés sombres. Les deux personnages principaux, Kira-Light et L sont tous deux très intelligents, et jouent une véritable partie d'échec dont ils planifient leurs coups longtemps à l'avance dans le but de se piéger l'un l'autre. Ils ont un caractère différent, l'un charismatique et l'autre négligé, l'un social et l'autre solitaire,... Le même but (se débarrasser de criminels), mais pas la même façon de faire, pas le même éthique (L ne tuera pas, mais n'allez pas croire que c'est un ange pour autant, hein, loin de là... Bref, on arrive à la question de savoir si la fin vaut les moyens...). Et tous deux se ressemblent par leur façon de penser, leur intelligence. Je dirai même qu'ils s'entendent bien à un moment donné, qu'ils sont presque amis (enfin, en apparence).

    Et tous les personnages ont leur part, sont creusés, sont intéressants à découvrir. Chacun a sa motivation, sa façon de faire, son éthique.

     

    Les dessins valent le coup d’œil aussi.

    Régulièrement, selon la mise en page, on a des extraits des règles du death note, ce que je trouve intéressant, j'ai bien aimé cette façon de faire des auteurs pour nous plonger dans l'univers.

     

    En bref, j'ai beaucoup aimé, je me suis plongée dedans, c'est une amie qui me les a prêté, et je les ai tous très vite lu.

     

    Mais ce sur quoi j'ai envie de revenir (et une des raisons pour lesquelles j'ai fait une seule chronique pour la série entière), c'est ce qu'il y a derrière. En effet, si le but de Light est louable, sa façon de faire est plus que discutable d'un point de vue éthique. La fin en vaut-elle les moyens ?

    Sans donner mon avis pour le moment, je vais vous faire un peu de philo, parce que j'ai trouver que c'était le meilleur exemple que j'ai jamais vu pour parler de l'éthique de la vertu, de l'éthique déontologique de l'éthique conséquentialiste. Ma prof de l'année dernière avait beau être une très bonne prof et être intéressante, ses exemples ne valaient pas ce manga. (Si vous voulez passer sur la philo, je ne vous en voudrais pas, je vous laisse aller directement à l'extrait wink2 Il est a noté que la réflexion a suivre est la mienne, et uniquement la mienne. Les auteurs vise avant tout une histoire de manipulations et de guerre psychologique, ce que je trouve un pari réussi haut la main. Ils laissent aussi quelques petits mystère ça et là pour nous laisser réfléchir et tirer les conclusions que l'on préfère... Mais ne nous demandent pas d'aller sur les considérations que j'expose ci dessous.)

    L'étique déontologique (Kant), c'est que l'action est éthique/moralement bonne si elle est conforme au devoir, à ce que nous dicte notre conscience. Dans ce point de vue là, l'action de Kira de tuer des gens, même si ce sont des criminels et que l'objectif poursuivi est un monde sans crimes, n'est pas bonne, parce que tuer des gens n'est pas moral. Pas trop compliqué.

    ► Si on prend l'étique conséquentialiste (Bentham et Mill), c'est exactement l'inverse. Là, une action est morale si les conséquences sont bonnes. Hors, obtenir un monde de paix, sans crimes, c'est tout de même de bonnes conséquences, non ? Donc si on se place dans ce point de vue là, l'action de Light-Kira est tout à fait éthique.

    Vous en dites quoi ? Comment on départage dans tout ça ? Parce que là, on a deux points de vue opposés, avec des conclusions opposées. Problématique. Et personnellement, je ne suis adepte d'aucun de ces deux modes de pensée.

    ► Alors je vais maintenant vous donner la version de l'éthique que je préfère : l'éthique de la vertu. (Vive Aristote.) Ici, une action est bonne si les conséquences sont bonnes et que l'action en elle même est adapté à la situation.

    Dans le cas qui nous occupe, une des deux conditions est remplie (le but est bon), mais pour l'autre, à votre avis, est-ce qu'on peut considérer que tuer les criminels est adapté à la situation ? Est-ce que le moyen est bon pour obtenir le résultat ? Ou plutôt, est-ce que le moyen est approprié ? Et bien là, je vais vous dire que pour moi, le moyen est carrément disproportionné. Mais ce n'est que mon avis, parce que même si je préfère Aristote, une partie des théorie de Kant me plaît aussi, et que ma morale personnelle fait que je trouve que ce n'est juste pas possible de faire un truc pareil. Sans compter que je voue une grande importance à la vie humaine (je ne suis pas étudiante en médecine pour rien...).

     

    Mais il n'empêche que ce manga m'a fait réfléchir, parce que oui, même si je ne suis pas d'accord avec ce que fait Light-Kira, je comprends son point de vue. Et j'ai trouvé extrêmement intéressante cette occasion de pousser les limites du conséquentialisme aussi loin. Définitivement, ce n'est pas ma philosophie de vie, mais tout de même, d'un point de vue intellectuel, pour ma réflexion personnel, j'ai adoré.

    Si vous voulez me donner votre avis, je suis toute ouïe !

     

    En bref, j'ai adoré, absolument tout de A à Z. Je ne reviendrais pas sur le tome 13, qui complète la série avec des trucs sympas, mais ne fait pas partie de l'histoire.

    Il existe une animé, j'irais peut-être le regarder, mais pour le moment, je ne sais pas ce qu'il vaut.

     

    Extrait : (choix : trouvé sur internet, la rencontre de Light avec son dieu de la mort)

     

     

    On adore : Le concept, la psychologie des personnages, les réflexions philosophiques que l'on peut voir derrière (sans obligation aucune), l'histoire en elle même, les dessins (j'ai toujours trouvé les dessins de manga beaux, même si je n'en lis pas beaucoup), et je ne suis pas sûre de ne pas en avoir oublier...

    On regrette : Rien !

    Jiji


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